04 Mai Le billet de Vivien Levy-Garboua, Président du Conseil de Surveillance
Imaginez ce qu’aurait été l’impact du coronavirus s’il était intervenu il y a vingt-cinq ans. Pas de télé travail, pas de réseaux sociaux, pas ou peu d’internet, quelques messageries, pas de zoom ni de Skype, ce n’est pas de 30 % que la production aurait baissé, mais de 50 à 60 %. Ou peut-être pas, mais alors ce n’est pas des milliers de morts que nous pleurerions, mais des dizaines de milliers. Tous les outils mis en place au cours de ces 25 dernières années ont plein de défauts, ils méritent les critiques qu’ils ont fait naître, mais l’épisode horrible que nous vivons rappelle ce que nous avons presque oublié de voir : grâce à eux, la lumière ne s’est pas éteinte en quittant les bureaux ou les ateliers, le confinement ne s’est pas accompagné d’isolement et de régression sociale, et le monde du travail nous est apparu soudain comme complètement changé. Il va changer tout autant dans les vingt-cinq prochaines années, pour le mieux, à n’en pas douter, même si ce ne sera pas un long fleuve tranquille. Dès que le confinement sera un mauvais souvenir, nombre d’entre nous verront les plateformes, les aides à la décision, les intelligences décentralisées non comme des menaces, mais comme des nécessités. Ce ne seront plus des concepts branchés réservés au moins de trente ans, mais la manière normale de faire, le monde du travail ordinaire.
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